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MA TANTE


» produit de notre encre, d’affamer la jeunesse, et de vouloir nourrir trois clercs avec deux litrons de haricots pour un jour entier ».

Et le sixain de clercs partit joyeusement en défilant, tout le long de l’escalier, la litanie complette de toutes les belles choses qu’ils savaient, ou qu’ils imaginaient sur le compte des deux époux.

Il ne restait donc plus dans la cuisine qu’un quatuor, composé du procureur et de sa femme, de ma tante et de sa nièce.

Le jurisconsulte crut avoir plus beau jeu avec nous, et commençait à vouloir apostropher ma tante pour sa complicité dans ce qu’il appelait une pareille infamie, et déjà il l’assimilait, par ses odieuses comparaisons, à une recéleuse d’effets volés.

« Qu’appelez-vous, infamie » ! lui dit la brave Geneviève, indignée et mettant ses deux poings sur ses deux hanches