Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
GENEVIEVE.


» digne d’être regardé comme procureur. — Eh mais, ventrebleu ! à qui l’intenter ce procès, puisque ces malheureux et traîtres noms-là ne sont seulement pas connus ?… Notre plus court, madame, est de nous en retourner bien vîte dîner chez nous, car j’ai une faim d’enragé, et de regagner, si nous pouvons, la moitié de la journée sur le louage de notre carrosse » ; et il ordonna au cocher de les reconduire à Paris à toute bride.

Mais le cocher, aussi malin qu’eux, et qui d’ailleurs venait d’entendre leur colloque, se garda bien d’entrer dans leurs vues et de presser ses chevaux pour épargner leur bourse. Il les remmena tout au contraire au très-petit pas, sous prétexte que ses bêtes étaient fatiguées, et même, comme, disait-il, croyant, d’après leur signification le matin, qu’ils dîneraient à ce château, il ne les avait pas fait déjeûner, il s’obstina à s’arrêter au milieu du chemin pour les