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MA TANTE


Enfin on parvint à la faire rire, et avouer que c’était bien fait, et que ces vilains avares-là méritaient bien ça.

Pendant cette explication, j’étais revenue à moi, et ma double évacuation m’ayant tout-à-fait soulagée, je me sentais beaucoup plus à mon aise, et même en retour d’appétit.

Les jeunes gens, obligés par la présence de ma tante, d’en revenir, et de se borner aux seuls plaisirs de la table, voyant, outre le dessert qu’on n’avait pas touché, encore quelque chose sur les plats et dans les bouteilles, proposèrent de se ratabler…

Dans ce moment, un des six clercs, qui, voyant le déclin du vin, furetait de tous côtés comme par inspiration ; ayant aperçu deux fioles bien bouchées, étiquetées et cachées dans un coin du buffet, s’écria fortement :

« Vivat, mes amis ! surcroît de bonne fortune et de plaisir ! voilà deux bouteilles de liqueur ; à table vîte, et