Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
MA TANTE


A ce cri glapissant, à l’aspect de cette vieille figure, baroque déjà par elle-même, et rendue plus effrayante encore par la frayeur qui l’animait, les six clercs parurent confondus ; les cinq premiers s’empressant, et d’arrêter le bras de la menaçante Geneviève, et de retenir son corps, le sixième me lâcha bien vîte pour tomber aux pieds de ma tante, dans un état que sa frayeur prouvait n’être pas dangereux…

« Hélas ! ma bonne dame ! lui dit-il piteusement, soyez juste, et ne me faites pas plus de mal que je n’en ai fait à votre nièce. Je vous jure que… Tais-toi, petit monstre ! reprit-elle aussitôt en le toisant, tu n’as pas besoin de jurer… On voit ben que tu n’as pas assez de cœur pour être capable de grand’chose : mais, c’est encore tant mieux pour toi, car si je t’avais vu plus effronté, je te jure, moi, par ce couteau-là qui vaut mieux que ton arme chétive, que je t’aurais mis