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MA TANTE

Le menu fut arrêté par ces messieurs. Ils me commandèrent les raves et radis avec du beurre pour hors-d’œuvre, le civet pour entrée, avec les pigeons en compote ; une bonne omelette au lard pour entremets, le derrière du lièvre pour rôti, avec une bonne salade de betteraves, de céleri et d’anchois, et pour couronner l’œuvre, des fruits et des confitures pour dessert.

Pour m’aider à aller plus vîte, deux des clercs se mirent aussi à la besogne, et tandis que j’écorchais et découpais le lièvre, ils épluchaient et nettoyaient les raves et les oignons, cassaient et battaient les œufs, montaient le tournebroche, et allumaient des fourneaux.

Pendant tous ces préparatifs, et d’après la réflexion qu’ils avaient faite en commun, sur l’abondance des mets et de la boisson, le troisième acolyte allait inviter, en leur nom collectif, trois autres clercs de leurs amis, aussi mal nourris, et conséquemment aussi af-