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MA TANTE


me faire remarquer sa hauteur dans le vase.

« Mais, madame, prenez donc garde qu’en bouillant ça diminue, et qu’il y a toujours du déchet. — Eh ! laissez donc, ma bonne ! c’est à d’autres qu’on fait ces contes-là, et nous nous y connaissons… mais je suis raisonnable, je vous passe deux lignes pour le déchet… et n’allez pas me mettre d’eau en place, au moins, car, malgré la protection dont mon mari vous a flattée, et qui vous rend déjà insolente, je vous prouverais bientôt que vous ne dépendez ici que de moi… et souvenez-vous-en : deux lignes de déchet, et s’il y a deux gouttes d’eau, à la porte sous deux minutes » ; et elle partit en me faisant encore deux grimaces ; l’une, sans doute en punition de ma gourmandise, et l’autre, en l’honneur de la protection, ou plutôt de la persécution de son enragé de mari.

Je me mis donc à faire son chocolat,