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MA TANTE


rant encore à lui, mais plus doucement cette fois, il me dit d’un ton patelin, en voulant me faire asseoir sur ses genoux…

« Ecoute-moi, ma pauvre enfant ; je ne suis pas méchant, et loin de te vouloir du mal, je suis tout disposé à te faire du bien. Tu dois penser que je devine le fond de cette affaire-là ; d’ailleurs mon clerc m’a tout dit : tu as la bêtise de t’en laisser conter par ce coquin de Lafleur que je ferai chasser demain de chez son abbé, comme j’ai chassé mon clerc… Il appartient bien à ces misérables gredins-là de convoiter un minois friand comme le tien » !… Et il caressait mes joues. « Une taille élégante comme celle-là » ! Et il la serrait entre ses deux mains. « Deux jambes fines comme ces pauvres petites, qui ont été brûlées tantôt par leur impertinente extravagance ! des petites cuisses si rondelettes » !… Et il les pressait également par-dessus ma jupe. « Et cette charmante gorge dont