Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
MA TANTE

« Je vous fais comparoir pour procéder à l’examen de la cause qui est restée en suspens ce matin. Mais, quoique je dusse, vu la gravité du délit, n’être pour vous qu’un juge sévère, je sens que mon cœur, prévenu en votre faveur, veut être votre avocat contre ma bourse ; mais il faut lui fournir des moyens de défense. Voyons, avez-vous des pièces à produire pour constater, ou du moins laisser présumer votre innocence ?…

» — Moi, mon cher monsieur ! Eh mon dieu, je n’entends pas ce que vous voulez me dire : je suis certainement très-innocente, mais je n’ai pas de pièces à vous produire. — Tant pis, mon enfant ! les meilleurs procès se perdent tous les jours, faute de pièces à l’appui de son bon droit. — Mais, monsieur, je n’ai pas de procès, moi. — Si fait, mademoiselle, vous en avez un, très-majeur même !… et qui peut, par la tournure des faits