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MA TANTE


fatale catastrophe, parce qu’elle me mettrait à la porte sur-le-champ, il avait pris des précautions pour lui en dérober la connaissance ; d’autant, comme il me l’avait déjà dit, qu’il se réservait à lui seul le droit d’éplucher mon affaire, et de prononcer en dernier ressort à mon sujet.

Là dessus, il m’ajouta que pour mieux donner le change à son épouse, que la soustraction du pot-au-feu pourrait mettre aux champs, il allait la retrouver dans une maison où heureusement elle avait été faire une visite ; qu’il lui dirait qu’il avait fait une œuvre charitable, en envoyant le bouillon et la viande à de pauvres gens malades, de son quartier, et qu’il se ferait prier à dîner, ainsi qu’elle… que par ce moyen je n’aurais rien à apprêter, et que conséquemment il me resterait tout le temps de remettre ma cuisine en état, pour que madame ne s’aperçût de rien à son retour, et il partit.