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MA TANTE




CHAPITRE IX.


Suite de cette affaire. Procès à huis clos
avec le procureur.


Les deux condamnés et le juge retirés, et moi demeurée seule dans ma cuisine, toute abasourdie de la scène affreuse dont je venais d’être témoin, n’ayant presque pas entendu ce que le procureur m’avait dit en sortant, à cause de la confusion où était mon pauvre esprit, je m’attendais à tout moment à me voir donner aussi mon congé.

Dans cette pensée, tremblante sur la réception que me ferait ma tante en me voyant revenir ainsi chassée honteusement, je restais anéantie sur une chaise sur laquelle j’étais tombée au moment de l’apparition subite de mon maître… Cependant la force et la raison me revenant petit-à-petit, je me relevai, et