champions leurs armes meurtrières,
qui bien heureusement n’étaient pas encore
teintes de leur sang. Chacun des
combattans voulut lui expliquer à son
avantage le sujet de la dispute, mais le
procureur, dont l’ame saignait à la vue
d’un si effrayant déchet, les condamna
sans vouloir écouter ni l’un ni l’autre.
Il prononça que le délit était constant
et constaté ; qu’ils étaient criminels tous
deux, pris tous deux flagrante delicto,
et qu’ils paieraient également tous deux
chacun la totalité du dégât, l’un pour
acquit de la perte réelle, et l’autre
pour réparation du scandale qui en résultait.
Après ce bel arrêt, il mit monsieur de Lafleur à la porte, lui défendant de remettre les pieds chez lui, et l’assurant qu’il allait le recommander à monsieur l’abbé, son maître, et lui présenter un bon mémoire à défalquer sur ses gages. Ensuite il fit le décompte du clerc, et lui ayant retenu ce qu’il voulut pour la