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MA TANTE


chait à la canule, et la revissait plus que jamais sur la seringue.

Elle s’en remit enfin à se décider par les circonstances, et à voir si cet événement, qui faisait beaucoup de bruit, serait nuisible ou favorable à ses intérêts, en augmentant ou diminuant le nombre de ses pratiques.

Pendant que ceci se passait, j’étais dans la cuisine de mon procureur, et les deux premiers jours s’étaient écoulés assez tranquillement, sauf les vivres, dont on me faisait une part bien mesquine.

Le matin du troisième, monsieur de Lafleur vint me faire une visite. Il commença par m’apprendre l’histoire du lavement inflammable de ma tante, de l’éclat prodigieux qu’elle faisait dans le monde, et me fit craindre que cela ne lui devînt très-préjudiciable. Enfin il me remit sur le chapitre de son amour, me dit qu’il avait des propositions très-sérieuses à me faire pour le projet de