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Il voulut plaisanter :

— Cela concerne précisément les bourses, murmura-t-il avec un air finaud.

Louise avait obtenu que changeât le sujet de la conversation. Cela suffisait. Elle baissa sa robe et allongea ses jambes sur un strapontin, puis prit un air languide pour dire :

— Mon Dieu, que vous avez d’esprit !

Il tendit la main vers les jarrets luisants sous la soie et releva la jupe un peu plus haut.

— Vous avez des cuisses adorables.

Elle répliqua, le regard en coin :

— Et plus riches de félicités que vos coffres ne le sont d’or.

— Peut-on essayer de faire marcher l’usine à bonheur ? continua-t-il avec une expression ardente.

— Sans doute ! sourit-elle.

Louise le laissa remonter la jupe jusqu’au ventre. Là il passa la main sur la toison souple et frisée, imperceptiblement astrakane, et, comme le regard féminin ne quittait pas le visage de l’homme, elle devina au battement des maxillaires, à la lourdeur de la bouche, au filet de salive qui coula au coin de la lèvre, enfin au tremblement des doigts, que l’excitation était venue.

Elle ignorait quel vice avait le banquier, mais elle était d’avance affermie dans cette idée que la sodomie devait être refusée à n’importe quel prix. Toutefois, une femme intelligente doit trouver ailleurs en son corps, si elle tient à la virginité de son anus, des plaisirs de remplacement capables de satisfaire l’amateur le plus exigeant. Le banquier murmura :

— Mon Dieu, que vous avez l’air glacé !