— Que voulez-vous, monsieur ?
— Mademoiselle, je vous demande pardon, je me suis trompé. Je vous prenais pour une connaissance, une petite amie.
Il la regardait avec des yeux peut-être naïfs.
— Alors monsieur, excusez-moi de ne pas être votre petite amie.
L’homme hésita, puis, se décidant :
— Vous pourriez être une nouvelle petite amie…
— Vraiment ! Il me semble que je risquerais de troubler l’équilibre de votre budget. Je suis une amie coûteuse…
Le pauvre homme eut l’air apitoyé :
— Mon Dieu, si un billet de mille francs est par trop au-dessous de votre désir, je le regrette, mais, si nous nous entendions, je pourrais vous en donner d’autres.
Louise de Bescé se mit à rire.
— Et me voilà bientôt complice… ou inculpée avec vous !
Car il lui semblait, si cet homme avait de l’argent, qu’il devait l’avoir certes volé à un patron trop bénévole.
Mais lui, sans paraître vexé :
— Mademoiselle, pour vous apprendre à ne point juger les gens sur la mine, sachez que je suis le baron de Blottsberg.
Louise n’aimait pas qu’on lui fît la leçon et repartit du tac au tac :
— La Banque du Centre vous a bien eu tout de même, dans le boom sur les Platines du Puy-de-Dôme…