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Elle plaça doucement la verge dans sa bouche puis, cherchant les points sensibles, observés lors de son aventure avec Khoku, elle les frotta de la langue et des dents.

Ce fut immédiat ; au premier contact sur ces centres de jouissance, le sperme jaillit. Cinq secondes s’étaient écoulées depuis l’introduction du membre entre ces belles lèvres gonflées et pourpres. Louise, attentive aux soubresauts de la verge chaude, lisse et bavante, recueillit le liquide dans sa bouche et se releva seulement lorsque ce fut fini. Elle ne savait si le savoir-vivre de cet acte réclamait qu’elle avalât tout. Une femme de bonne éducation ne crache pas. La bouche close, cependant, elle goûtait la saveur curieuse, fade, albumineuse et phosphoreuse, du produit qui perpétue la vie. Elle se tourna enfin et prit les deux mille francs sur la banquette, puis tira de son sac à main un mouchoir de dentelle et, délicatement, sans répugnance, y déposa tout.

Elle dit à l’homme médusé :

— Décidément, mon cher, je n’y perds pas. C’est avec vous si facile ! Ça vient comme la lumière avec un commutateur.

Il l’étreignit passionnément :

— J’ai joui comme si je vous donnais ma vie. Mais j’ai honte.

— Et de quoi, bel amoureux sentimental ?

— De vous avoir fait accomplir… cela. Vous vous moquiez, j’ai pensé vous humilier, mais vous avez paru un de ces empereurs qui dans les églises d’Orient lavaient jadis une fois par an les pieds des malades. Vous m’avez prouvé que le plus grand orgueil consiste à aller au-delà de l’abaissement possible. Le vôtre est immense. Il le faut pour…

— Tailler une plume…

— Ah ! ne dites pas ces mots, j’en pleurerais.