Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nête homme annulerait le contrat pour ne pas sembler voler le vendeur. Mais vous êtes inexorable.

Il dit :

— Attendez, ma petite. Je vais vous prendre au mot. Voilà un instant que je vous ai accostée et que vous me charriez. Eh bien ! je vais vous mettre devant vos acceptations. C’est entendu, n’est-ce pas ? Vous me taillez une plume tout de suite ?

Elle approuva froidement.

— Je taille !

— Bon ! Si vous vous en acquittez comme dit, vous palperez les deux mille de l’abonnement, sitôt l’affaire faite. Sinon…

Il fit signe à un taxi fermé.

— Montez ! C’est toujours dit ?

— Ah ! vous devenez barbe, dit impatiemment Louise de Bescé. Quand j’ai dit « oui » c’est toujours « oui ».

Ils montèrent dans la voiture et l’homme, amusé, ordonna : « Au Bois ! » Ensuite, sitôt installé dans le capitonnage, il reprit :

— Je vous attends !

Elle s’agenouilla devant lui, puis sèchement :

— Les deux mille francs sur la banquette, derrière moi, que je puisse les prendre quand vous m’aurez expédié votre offrande.

Il posa l’argent à côté. Il restait éberlué et doutait que cette femme étonnante fît vraiment ce dont elle parlait avec tant d’ironie hautaine. Louise murmura cependant :