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Il répondit, la regardant fixement, car il ne pouvait croire qu’elle soit sérieuse :

— Vous savez que j’ai des passions ?

— Je les prends aux conditions dites.

— Vous ne désirez pas savoir lesquelles ?

— Aucune ne me fera reculer.

— Vous me taillez une plume, trois fois par jour, dans l’endroit que je choisis : par exemple dans une cabine téléphonique, au bain, en fiacre.

Elle dit tranquillement :

— Dans la rue…

— Non, mais enfin dans le lieu qui est le plus commode au moment où l’envie m’en prend.

Elle calcula doucement :

— Cela fait vingt et une plumes à tailler et les met à cinquante francs pièce, plus une gratuite. C’est avantageux pour vous.

Ahuri, il la dévisagea, ne sachant s’il devait rire ou se fâcher. Elle continua :

— Vous devez être juif. Vous avez l’habitude de ces marchés malins. Vous deviendrez très riche…

Il éclata.

— Non, mais vous avez fini de vous payer ma tête ?

— Je suis parfaitement sérieuse. De notre temps, avec le prix de la vie, et la hausse de toutes les denrées, cinquante francs la taille de plume, c’est pour rien. Et je vous avertis que ce sera la première fois que je le ferai. Des prémisses… Un hon-