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III

LE RUBICON

Ainsi donc, en tous les métiers de Paris, en toutes les activités ouvertes à qui désire gagner son pain, partout… partout une femme devait d’abord être dévouée aux vices ou aux désirs de ceux qui utilisaient son activité. Louise de Bescé entra dans vingt maisons et tenta autant de labeurs. Jamais elle ne trouva un lieu où l’on crût que cette femme jolie, fraîche et douce pût désirer vivre chastement.

Elle trouva des maisons dont la direction était féminine. Là naquirent spontanément autour d’elle des saphismes exaspérés. Elle crut avoir découvert la terre promise chez de vieilles filles dévotes et, sans doute, qui se fussent voulues pures. Hélas ! Leur érotisme était plus violent encore. Et même trouva-t-elle, la pauvre enfant, les exigences les plus étonnantes chez une marchande de fonds de commerce, spirite et théosophe, qui avait comme passion de donner la fessée à celles qu’elle employait. Mais fallait-il toutefois que cette correction eût un tour érotique. La scène était donc à demi publique, c’est-à-dire que la victime devait se placer à une fenêtre et regarder la rue avec une indifférence affectée, durant que, sur la croupe offerte, à l’intérieur de l’appartement, la vieille femme se livrait à ses ébats, armée d’une sorte de balai fort piquant et capable de déchirer les épidermes les plus coriaces.

Louise trouva un pharmacien qui ne voulait rien moins que se faire enfoncer périodiquement des épingles dans l’arrière-train. Ce n’eût encore rien été, sans l’obligation de la réciproque…