palpaient doucement les bourses et le pouce passait sur le devant du membre.
— Ah ! fit le patient, avec un grincement de dents.
Louise vit de nouveau le tremblement de la forme roide et les soubresauts qui accompagnaient tout à l’heure le giclement du sperme, mais le méat largement ouvert restait sec cette fois. Les convulsions s’accentuèrent pourtant et la verge lui échappa. Elle décrivit une sorte de geste en l’air, puis un jet de sang, fin comme une aiguille, gicla, fut coupé, reprit et s’arrêta encore. Horrifiée, Louise se leva. Monsieur Khoku eut deux ou trois détentes, puis ses jambes s’allongèrent, en même temps que son visage prenait la couleur d’une cire rancie. Ses bras tombèrent mollement… Il était mort.
Louise de Bescé venait de tuer le premier homme auquel elle offrait le plaisir de sang-froid. De la verge soudain amollie et qui tombait comme un chiffon, le sang continuait cependant de couler…
Louise était sortie de chez monsieur Khoku sans se faire remarquer. Vivement habillée, elle avait pris la porte en hâte. Personne d’ailleurs ne s’inquiéta d’elle. Une fois dans Paris, elle compta sa bourse. Il lui restait trente francs. Avant trois jours, il lui fallait trouver à s’employer ailleurs.
Déjà cette aventure amoureuse et tragique lui semblait vieille. Au fond de son esprit subsistait seulement la satisfaction d’une vengeance certaine. Ce marchand de pilules réclamait des sensations. Subjuguée, elle lui avait fait cadeau de la mort par-dessus le marché…
Elle entra peu après dans un petit journal financier, où l’on demandait des employées. On la conduisit chez le chef de service. C’était, au cinquième étage de la rue de Châteaudun, une série de bureaux minuscules et crasseux. Elle attendit un mo-