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— Je dirai que tu les avais mis sous ta jupe et qu’il m’a fallu te dévêtir pour les avoir. Je ne crains rien, tu pourras dire ce que tu voudras, j’ai la plus jolie femme de Paris. Personne ne croira que j’ai fait du plat à un petit oisillon comme toi. Choisis : ou la prison, ou… ça… Choisis vite. J’ai envie de toi !…

Elle se sentit une forte envie de crier au voleur elle-même, à tous risques. Il la prévint :

— Je compte jusqu’à trois ; à trois, si tu acceptes, mets-toi en posture ; je n’ai pas besoin que tu dises même oui.

Et il tira de son pantalon un petit sexe minuscule, long et raide, qui aurait prêté à rire à une femme plus avertie que Louise. Un étonnement lui en vint cependant. Cela lui rappelait paradoxalement le nègre de Julia Seligman, princesse Spligarsy…

— Je dis : un…

L’homme la regardait d’un œil dur.

— Je dis : deux. Je t’avertis, si je te fais emballer, que tu en as pour tes six mois de prison, car je dirai que tu es la voleuse insaisissable que nous poursuivons depuis un an, et qui nous coûte peut-être mille corsages à cent francs. Je dis : trois…

Et l’homme, décidé, sauta vers la sortie du réduit. Il allait faire comme il avait dit. Ce ne devait pas être la première fois. Il se tourna pourtant, prêt à sortir, puis ajouta :

— Et tu seras poursuivie pour vol par salarié, ce qui est plus grave, puisque tu t’es présentée comme employée ici.

Il ouvrit alors l’huis étroit et sa bouche commençait l’appel à un vendeur, afin qu’on courût chercher un inspecteur de la sûreté.

Alors, Louise, la face pourpre et les yeux fous, Louise qui ne connaissait que cette posture-là, se pencha en avant et offrit