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L’autre, à demi accroupi, avait, d’un geste bref, baissé le pantalon tenu par une ceinture de caoutchouc et il posait ses mains étalées sur les fesses fraîches. Il prit Louise par les hanches.

— Oh ! ma belle, ce que tu es excitante !

À travers les corsages étalés à deux pas, Louise voyait passer les clientes et s’activer les vendeurs. Une honte inconnue lui muselait la bouche.

Ah ! si on les surprenait !…

Stupide de se voir, ainsi dévêtue, tripotée au beau milieu d’une boutique, à deux pas des allants et venants, Louise de Bescé se défendait pourtant de son mieux, avec ses mains agiles. Et une fureur la tenait devant ce chef de rayon salace et jovial. Il lui mit l’index au sexe, en fut chassé, revint, immobilisa enfin les deux bras de l’adolescente, puis, de la main libre, la masturba malgré elle.

— Écoute ! dit-il, je te veux, ne dis pas non, je te veux… Elle dit tout bas :

— Non ! non !

L’homme la lâcha. Elle était déchevelée, son pantalon lui était tombé sur les talons et sa chemise relevée lui découvrait le ventre. Il la regarda en triomphe.

— Si tu refuses, je crie au voleur et je te fais arrêter…

Il glissa la main au dehors, prit deux corsages et les ramena dans le réduit.

— Tu vois le produit de ton vol ?

Il les froissa et les jeta à terre.