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portant banquier. On verra les circonstances de ces étranges disparitions. En tout cas, une étude portant sur les six années précédant celle que nous vivons, met en présence de deux décès notables, correspondant à ceux du grand banquier Blottsberg et du pharmacien Khoku.

Et une fois cette référence contrôlée, on se trouvera certainement en mesure d’identifier l’aimable personne qui collabora de son mieux à ces morts « érotiques », si nous osons dire, car le pseudonyme qu’elle portait eut alors un rien de célébrité.

Nous pensons en avoir assez dit pour que les curieux qui ne se satisfont point de la simple lecture puissent y ajouter quelques révélations piquantes et authentiques. L’héroïne même n’a pas tout dit sur ce qui lui advint durant qu’elle vivait d’elle-même, et la lecture des journaux à scandales du temps ajoute quelques fleurons à sa gloire.

Il serait peut-être intéressant encore d’étudier psychologiquement les personnages du roman et d’extraire de ce drame étrange et souvent amusant ce que l’on nomme une morale. Il est trop certain que les adolescentes, comme l’était Louise de Bescé, sont exposées à Paris — et ailleurs — aux mille embûches de la lubricité masculine.

Beaucoup, d’ailleurs, et comme elle fit, s’en tirent fort bien et sans en garder trop mauvais souvenir. Il est même probable que leurs époux, lorsqu’elles ont la chance de finir aussi bien que la toute exquise Louise, trouvent quelque satisfaction dans l’éducation sexuelle acquise par celle qui leur vint très déniaisée. Nous supposons d’abord, bien entendu, que ce ne soient point là de ces sots qui jalousent leur ombre et gâtent l’amour par des exclusives ridicules, à la façon du More de Venise.

Au demeurant, il nous semble, nous le disons nettement, que la civilisation soit avant tout une perfection et une libération des rapports amoureux. Il ne nous viendra cependant point