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Et ce désir, en elle, ce désir grandissant qui l’immobilisait, le dos à la cloison, ce désir fou de se donner à cet homme, de le prendre comme amant, en fille de Bescé qui élève tous ceux qu’elle touche…

Entre ses jambes une brûlure s’épanouissait et elle croyait sentir les chairs se dilater seules pour recevoir…

Elle connut alors cette liquéfaction intime qui présage la volupté.

— Vous êtes souffrante, mademoiselle ? dit l’ouvrier.

De fait, elle devenait blême… blême…

Elle murmura difficilement :

— Non… je voudrais…

— Je vais descendre vous chercher ce qu’il vous faut, mademoiselle… Voulez-vous que j’avertisse ?

— Non, je veux… je veux…

Ah ! ce sexe qui envahit tout en elle ! Louise n’est plus qu’une gaine ouverte, qui attend… qui brûle…

Alors, avec la brutalité d’une fille de grand seigneur, sans honte d’ailleurs, parce que la honte est le fait des gens du commun, elle s’avance vers l’ouvrier, les yeux luisants, puis :

— Je veux…

Elle se penche devant lui et relève sa jupe, comme elle avait vu faire à la paysanne et… quelques secondes passent, puis elle sent… Une sorte de fer chaud glisse dans un trou étroit que Louise veut désespérément dilater. Cela semble accrocher en elle des chairs qui souffrent.

Il y a un arrêt, puis une sorte de rupture douloureuse et qui ferait crier toute autre qu’elle, mais Louise de Bescé guette la