Page:Dormienne - Les Caprices du sexe.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout cela, questions et réponses, repassait dans l’esprit de la jeune fille assise sur son lit. Mais il y avait eu d’un bloc trop de révélations. Sa pensée était noyée là-dedans et tant de mystères un peu vils l’écœuraient.

Ainsi, Louise de Bescé croyait mépriser l’amour parce qu’il crée une sorte d’universel mensonge pour justifier la jouissance. Un mâle comme de Laize, qui lui avait fait ce soir une déclaration, certainement sincère, pouvait être quand même un coureur de femmes. Il promenait ses paumes et son sexe sur tous les corps possibles… Pouah !…

Au matin, Louise, qui n’avait pas dormi, se leva tôt pour prendre l’air. Elle était en proie à deux tendances contrariées qui la bouleversaient également. D’abord un grand dégoût de l’amour-acte et de ses succédanés, puis un désir qui devenait lancinant. Son pouls battait durement dans son sexe et l’émoi que cela lui procurait, douloureux à la fois et suffocant, délicat et pareil à une caresse, commençait à torturer ce corps juvénile, comme un vin trop fort va faire éclater la bouteille qui le contient.

La jeune fille erra autour de la pelouse. La fraîcheur matinale caressait son front et chassait sa fièvre. Au bout d’un instant, elle songea que, dans sa hâte à sortir, elle n’avait point pris de linge. Elle était nue sous sa robe.

Ce souvenir fit flamber sa chair. L’idée lui vint de prendre un bain froid, pour calmer une fièvre qui la prenait toute et régnait autant sur son cerveau que sur ses organes féminins.

Elle passa près de l’aile gauche du château, où l’on faisait des réparations. Il y avait là un échafaudage. Louise le gravit pour voir ce travail inconnu. À cinq mètres de hauteur, en effet, une salle avait été découverte, voici peu, une salle aménagée