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nous pouvons nous entendre. Simonin ne me donne ce que je lui demande qu’au troisième « set ». Il y en a deux de perdus.

Louise se mit à rire.

— Entendre dire ces choses d’une duchesse de Spligarsy…

— Ma petite, vous en apprendrez d’autres et qui, pour ne toucher que des comtes et des marquis, n’en sont pas moins raides. Je pourrais vous en dire plus, mais…

— Dites…

— Non ! Louise, je ne veux parler que des seuls faits me concernant. Mais tout le monde ici est passionné et les sexes ne chôment pas.

— Le docteur de Laize, dites, n’a pas de maîtresse dans le château ?

Julia se mit à rire.

— De Laize aura toutes les maîtresses qu’il voudra — je ne vous dis pas plus — parce que c’est un amant dont la bouche connaît des secrets et sait donner aux passionnées de la « caresse » une joie parfaite.

Louise rougit violemment. Pour que la juive ne la regardât point, elle demanda :

— Vous en avez essayé ?

— Mais oui ! Il n’est aucune femme ici qui n’y ait goûté.

Louise pensa que la duchesse voulait désigner ainsi la marquise de Bescé, et le souvenir lui vint brutalement du jour que de Laize était resté bien longtemps avec la douairière dans une grotte, lors d’une excursion en montagne. Mme de Bescé était sortie de là avec des yeux fous et une attitude étrange… Comme tout s’éclaire quand on sait ce que cache le mot amour !…