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jouir. Il me semblait qu’un homme, pour être à hauteur de mes désirs, dût être doué d’un sexe étonnant. L’orgueil m’a guidée. Je me croyais la première pucelle qui se fît prendre par un mâle comme cela.

— Et alors…

— Ah ! ç’a été une comédie. Le nègre avait peur d’être lynché et il ne voulait pas. J’ai dû lui signer un papier constatant que je m’étais donnée à lui spontanément et que j’avais exigé qu’il me dépucelât. Il a soigneusement plié le papier, et… Ah ! ma chère Louise, j’ai cru mourir. Il m’a littéralement ouverte comme avec un couteau. Puis, le plaisir a fini par venir. Quand j’ai épousé le duc, comme j’étais jalouse de cette magnifique verge et que je ne pouvais amener le nègre avec moi, je l’ai fait empoisonner. Un médecin lui a enlevé l’organe et l’a traité de sorte que je le possède, tel qu’il me fit, deux ans, jouir comme aucune femme, je crois, n’a joui.

Stupide de cette confidence, Louise restait bouche bée.

— Je vous dévergonde, Louise. Bah ! je sais bien que vous êtes froide et ne ferez jamais une grande amoureuse. Aussi, ce que je vous conte vous mettra peut-être en garde contre certaines audaces, car moi, j’ai un tempérament…

— Mais Simonin ?

— Il a une verge extraordinaire, presque aussi belle que celle du nègre. Mais il jouit trop vite.

— Que voulez-vous dire, Julia ? Moi, je ne sais rien. Cela m’étonne…

— Tous les hommes, Louise, ne jouissent pas au bout de la même durée de contact. Certains ont le plaisir immédiat. Ce sont des amants exécrables. Nous autres, femmes, il nous faut plus de temps et nous n’avons avec eux aucune satisfaction. Mais un nègre réclame un quart d’heure de frottement. Alors