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mais presque transparent à la fin. Et Louise masturbait toujours. Alors l’homme cria :

— Ah ! tu vas me tuer !

Une heure après, insatisfaite, elle tenta de récidiver. De la bouche et de la main, se faisant lesbianiser en même temps, dans cette posture que l’on nomme soixante-neuf, pour exprimer l’opposition alternée des deux corps, elle parvint encore une fois à faire jouir l’homme. Mais la verge, durant tout l’acte, resta amollie.

À sept heures du matin, elle reprit possession de ce sexe en le chevauchant à rebours et s’efforça de galvaniser un corps exténué. Ce fut une besogne titanesque. Il lui fallut une virtuosité admirable pour l’amener au bord de la joie ; une fois là, toutefois, elle recommença à prolonger les préparations durant près d’une heure. À la fin, ce qui jaillit fut un mélange de sang et de sperme qui établit clairement la victoire féminine.

Louise, voyant cela, songea avec orgueil au docteur de Laize. Je l’ai vaincu comme celui-ci. L’un par la tête, celui-là par le sexe…

À huit heures, Verre de Lampe s’éveilla en sursaut, et la face creuse, dit qu’il avait rendez-vous avec un poteau, pour un truc à la manque. Il se vêtit au galop, la tête vide, et s’en alla. Louise avait sauvé ses richesses. Elle songea une minute qu’elle ferait bien de partir aussi. C’eut été prudent, mais la lassitude l’écroula sur le lit.

À onze heures, Verre de Lampe frappa à la porte. À demi endormie, elle ouvrit et sa face se tendit quand elle vit la gueule féroce du bandit, sur les traits duquel la jouissance différée et répétée avait laissé des traces d’hébétude et d’épuisement.

Elle pressentit que cette fois il faudrait livrer bataille. Peut-être l’arme sexuelle ne suffirait-elle pas ?… Mais Louise de Bescé ne craignait ni le sperme ni le sang…