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— À lui-même. Mon cher Holler, racontez-moi vite ce que vous savez.

— Voilà : fait suivre le couple désigné. S’est rendu dans un hôtel, 35, place Vintimille. Pas habituel ni à l’un ni à l’autre. C’est la femme qui a payé. À huit heures et demie, ce matin, homme descendu seul et parti trouver un ami dans un bar interlope de la rue Fontaine. Il y est encore. Il doit s’agir de quelque mauvais coup fait et d’un partage de dépouilles. La femme est encore couchée. On la guette ; si elle sort vous serez informé.

— C’est très bien, mon cher ami, continuez.

De Laize raccrocha l’appareil et songea une minute, puis son parti fut pris. Pendant qu’elle était seule au lit, il fallait courir trouver Louise. Il tenterait, avec plus de finesse que la veille, une explication décisive. En tout cas, d’ailleurs, il fallait que cette femme fût à lui et même ce n’était pas assez. Il fallait qu’elle fût la sienne. Pour parvenir à ce but, rien ne l’arrêterait.

Il passa rapidement sous la douche, se rhabilla, prit deux verres d’un tonique et sortit. Au premier taxi rencontré il fit signe, monta et cria : place Vintimille !

Louise de Bescé avait pris comme protecteur, moins contre de Laize que contre son propre attendrissement, ce voyou de la Butte que l’on surnommait Verre de Lampe. Les femmes l’appelaient ainsi parce qu’il possédait un pouvoir d’érection sexuelle absolument remarquable.

Il restait la verge haute des heures durant. C’était, certes, une maladie dont mourrait cet individu avant peu d’années, mais, dans un pareil milieu, une telle puissance ne pouvait qu’honorer son porteur. Verre de Lampe était donc la coqueluche de ces dames, qui pouvaient étudier sur lui l’art de se donner du plaisir avec un instrument particulièrement propice.