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L’homme demeura stupide, debout, avec sa verge raide et luisante, qui lui battait spasmodiquement le ventre.

Louise vit, jambes ouvertes et ventre nu, le corps féminin qu’une toison épaisse et longue ornait entre les aines. Une ondulation lente en agitait encore les hanches. La paysanne soupirait comme dans une grande douleur.

Soudain, se levant sur son séant, elle regarda la virilité étalée et dit d’une voix sèche :

— Tu as joui ?

— Non ! dit l’homme, avec l’air de demander excuse.

— Attends ! Viens !

Il s’approcha. Elle se rua sur le membre écarlate. Louise pensa que c’était là une obligation pour celle qui se donne. Il lui faut « faire jouir », selon la formule, son adversaire, sinon elle avouerait son incapacité de donner aux mâles ce qu’ils attendent des femmes. C’est un aveu que nulle ne consentirait à faire. Louise de Bescé le comprit en voyant, sans joie et sans délicatesse, mais avec le souci technique d’obtenir au plus vite le résultat désiré, la femme sucer et lécher l’organe qu’elle avait du mal à garder dans la bouche, car c’était vraiment un sexe superbe. Elle fit enfin comme si elle allait avaler cette chose énorme et ses lèvres l’engloutirent jusqu’à la racine.

L’homme leva les bras avec une sorte de hennissement. Son souffle s’accéléra. Il saisit des deux mains la chevelure de celle qui le possédait ainsi. La femme serra convulsivement les lèvres : — Arrête !… arrête !…

Elle se releva, l’air froid et triomphant, puis cracha à terre. Alors Louise, dans un dégoût instinctif qui lui donnait presque la nausée, connut pour la première fois, au fond de son organisme, un désir qui naissait. Et la honte lui vint.