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Elle agita diverses choses, pesa sur des boutons et revint à de Laize.

Infiniment triste et sans désir, il avait fermé les yeux. Il sentit Thea qui tentait d’éveiller sa virilité. Elle s’était accroupie devant lui et il perçut, malgré sa peine, un frissonnant contact, une caresse aiguë et lancinante qui peu à peu éveillait le mâle en lui.

Bientôt il ne put se contenir. Habile et savant, le délicat frôlement tendait au fond de sa pensée toutes les forces viriles. Il se connut tout près de la jouissance. Thea, qui s’en aperçut, se releva.

— Ne bouge pas, mon chéri. Nous te donnerons du plaisir malgré toi.

Elle eut un léger rire, alors, en posant ses lèvres odorantes sur celles du docteur. À un appel bref, l’Anglais nu s’était approché. Le médecin ne bougea point. Les yeux toujours clos il sentit un sexe, comme féminin, mais étroit et d’une préhension spéciale, qui le saisissait. Un lent bercement aggrava l’étrangeté d’une prise ardente. Il percevait nettement au contact de sa chair énervée les anneaux musculaires d’un anus masculin. Brusquement, dans une crispation, la joie vint…

Alors, de Laize ouvrit les yeux.

Devant lui, par un système de miroirs, il voyait, comme s’il avait été présent, une scène parallèle dont le salon voisin était témoin. Un homme gras, et pourtant jeune, lèvre tombante, nez arqué et chevelure laineuse, était assis sur un canapé. Une femme, avec délicatesse, et on n’aurait pu dire quelle aristocratique dignité, provoquait de la main et des lèvres cet homme au plaisir. De Laize regarda de ses yeux fixes. Ses lombes frémissaient encore de jouissance. Elle faisait vibrer en lui des organes profonds aux frissons délicats.