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rêve le plus dément et le plus absurde que jamais mystique ait pu créer.

On songe ; la chose reste vague et floue. Elle n’émeut donc guère en état de veille. Mais, chez ce médecin illustre, le cauchemar même devenait scientifique. Son cerveau le fabriquait avec une précision obstétricale, et voilà que de Laize se sentait devenu une vulve de femme, la vulve de Louise de Bescé. Tout ce que cet organe éprouve, il le percevait dès lors avec une exactitude parfaite. Quelle folie !…

De Laize était une vulve. Une vulve pensante… Et une verge d’homme entrait dans cette vulve. Un sexe fort et rigide, autour duquel les muqueuses formaient un anneau de chair crispée. Enfin le gland venait buter au fond du vagin, sur la capsule qui ferme l’utérus et dont la sensibilité exquise est une des clés de la jouissance féminine. Alors la gaine allait et venait, frottant la virilité dont la peau s’irritait au froissement des chairs chaudes. C’était un délice inexprimable. Et à chaque pénétration profonde, au dehors, le clitoris heurté vibrait comme une cloche. Ces vibrations s’irradiaient dans le corps et préparaient la pâmoison.

Ah ! cette minuscule verge de femme, qu’elle recelait de joie et quelle puissance elle possédait, de sa cachette entre les lèvres du sexe, d’où son rayonnement était comme une électricité répandue !

Cependant, le mouvement des deux sexes insérés l’un dans l’autre s’accélérait sous la fièvre nerveuse qui possédait les deux maîtres des organes. Au passage du frein sur les plis transversaux de la gaine, près de son orifice, une grande vibration agitait la verge et les veines se gonflaient pour porter un sang ardent jusqu’en la tuméfaction magnifique de l’extrémité, devenue aussi dure et écarlate qu’un priape de bois, comme on en mettait à Rome aux portes des lupanars.