Page:Dorion - Vengeance fatale, 1893.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
VENGEANCE FATALE

Elle rompit le silence la première.

— Vous êtes complètement revenu de votre malheureux accident ? demanda-t-elle à Louis.

— Parfaitement, comme vous voyez ; et vous, ma chère Hortense, vous ne ressentez plus rien de votre indisposition ? Je la regrette, d’autant plus qu’il y avait beaucoup de ma faute. Pourquoi vous avoir proposé un tel spectacle ?

— Au contraire, vous n’avez rien à vous reprocher, et sans l’incident qui a marqué la fin de la soirée, je n’eusse trouvé que de l’enchantement à cette représentation. En effet, vous seul avez souffert ; quant à Mathilde et à moi, nous n’avions rien à redouter.

— Aimeriez-vous à y retourner ?

— Je ne sais pas trop.

— Dites votre pensée franchement.

— J’avoue que je n’aime pas beaucoup ce genre de spectacle.

— Je m’en doutais un peu.

— C’est encore très extraordinaire qu’il ne vous soit arrivé rien de plus désagréable.

— Son ange gardien était probablement à ses côtés, dit Ernest, qui parlait pour la première fois.

— Mais cela prouve tout simplement que M. Hervart est bon, répondit Hortense.

— Mademoiselle Mathilde est bien aussi ? demanda Ernest.

— Très bien, Monsieur. Ainsi que moi elle vous recevra toujours avec plaisir.

Ernest promit d’aller le même soir chez M. Darcy avec Louis, et tous deux s’éloignèrent de la jeune fille, l’étudiant devant rentrer à son bureau.