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VENGEANCE FATALE

inévitablement le pays à un bouleversement, si des deux partis politiques alors en présence aucun ne consentait à céder quelques-unes de ses réclamations.

Déjà des troubles, qui pouvaient faire présager les combats sanglants de la révolution qui allait s’ensuivre et dont un si grand nombre de victimes parmi nos compatriotes devaient payer de leur sang les bienfaits politiques qu’elle apportait au pays, avaient éclaté dans plusieurs endroits dispersés et, principalement dans les paroisses situées sur la rivière Richelieu, qui se firent généralement l’écho des discours patriotiques de notre grand orateur, le célèbre Louis Joseph Papineau.

C’est ici le lieu de vous demander, chers lecteurs, si vous avez jamais fait le parcours en entier de la rivière Richelieu, qu’on appelle aussi quelquefois rivière Chambly ou de Sorel.

Ce fleuve qui tombe dans notre majestueux St-Laurent près de la petite ville de Sorel, tout en procurant un voyage très agréable, est en même temps une source d’émotions pour tout canadien-français, lorsqu’il approche du village de St-Denis qui lui rappelle un des événements les plus glorieux de notre histoire. C’est là, en effet, qu’une poignée de citoyens armés pour la défense de notre liberté repoussèrent, avec un courage héroïque que l’histoire a consacré, une armée anglaise de quinze cents hommes. Sur la rive opposée est situé St-Antoine. De là vinrent en grande partie ces hommes vigoureux qui devaient, avec des piques et des pioches et quelques fusils délabrés, faire reculer les soldats conduits par le colonel Gore.

Le village de St-Antoine n’est pas très-considérable,