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VENGEANCE FATALE

bant dans le fleuve il fit rejaillir l’eau sur les Canadiens qui ne ralentissaient pas leur course.[1]

Cependant le combat ne cessait pas. Des deux côtés on se battait avec une égale fureur. Mais après six heures de combat, les soldats anglais commencèrent à retraiter et le colonel Gore, vieux décoré de Waterloo, dut abandonner la victoire aux patriotes, qui se mirent à la poursuite des troupes royales.[2]

Au premier rang des Canadiens se trouvaient deux jeunes gens qui, pendant toute la durée du combat, s’étaient distingués par leur acharnement contre les soldats anglais. Tout-à-coup, pendant que ceux-ci déchargeaient leurs dernières carabines, l’un d’eux fit feu sur son compagnon, qui tombe roide mort.

Ce dernier avait nom Pierre Hervart ; celui qui l’avait tué s’appelait Raoul de Lagusse. Les Canadiens continuèrent à poursuivre les Anglais.

Après le combat : « Avez-vous tué plus de chiens que moi, docteur ? » demanda une grosse voix.

— Tiens, Labossière, fit Nelson en se retournant, t’es-tu bien battu ?

— Si je me suis bien battu ? je cré bin, sacrebleu, j’ai tué trois soldats de la maison de St-Germain,[3] et quatre pendant la poursuite. Aussi je suis content de moi, et maintenant je m’en vais prendre une rasade ![4]

  1. Historique.
  2. Nous avons emprunté quelques détails à Garneau.
  3. La maison où s’étaient réfugiés les patriotes appartenait à un nommé St-Germain.
  4. Ce Labossière n’est pas un personnage légendaire, mais au contraire parfaitement historique.