ment toutes ses relations avec nos deux héros. Prudente, avant leur départ, elle ne manqua plus de dévoiler plus tard tout ce qu’elle savait de cette lugubre histoire, et c’est ainsi que l’on apprit que Darcy n’était autre que le célèbre comte de Lagusse, et qu’en l’exterminant, Louis n’avait fait que venger l’assassinat de sa mère, commis depuis vingt ans.
Après leur arrivée en Europe nos voyageurs canadiens se fixèrent à Paris. Louis devait passer de nouveaux examens pour avoir la faculté de pratiquer sa profession en France. L’ardeur qu’il avait toujours déployée à l’étude ne l’abandonna pas dans ce dernier travail et, avec l’âge, il est devenu un avocat brillant au barreau de Paris.
Ernest avait d’abord continué sa vie indolente d’autrefois, mais bientôt il se lassa de cette inactivité après la terminaison de certaines affaires — entre autres la vente du manoir de N., — qui le rattachaient à son ancienne patrie, et il s’enrôla dans l’armée française. Bientôt la campagne de 1859 pour la libération de l’Italie allait lui fournir l’occasion de se distinguer particulièrement. Depuis il a combattu dans toutes les guerres du second empire et en 1871, après le second siège de Paris, il obtenait le grade de colonel.
Nous dirons, en terminant, que la haute position sociale à laquelle sont parvenus les deux principaux héros de cette histoire est d’un grand prix aux voyageurs de notre pays dans la grande cité cosmopolitaine, d’où ils reviennent rarement sans mentionner les services précieux qu’ils doivent à l’hospitalité et aux qualités généreuses de ces compatriotes distingués.