et aux éclairs qui illuminaient parfois ce sinistre champ de bataille.
Enfin Edmond, dominé par l’impatience et la longueur d’une lutte qui l’accablait d’une fatigue excessive, déploya contre son adversaire une ardeur qu’il n’apportait jamais dans un combat singulier. Mais cette fureur même, en conseillant plus de calme à Ernest fut la cause de sa défaite. Au moment où il se croyait sûr d’une victoire tardive, il glissa sur ce terrain rendu humide par la pluie et, dès lors, Ernest put lui arracher une vie plus criminelle qu’inutile.
Les seuls combattants demeurés sur ce champ de carnage étaient Louis et le comte de Lagusse. Ernest voulait achever ce dernier tout de suite en lui perçant les reins de son épée encore toute trempée du sang d’Edmond, mais Louis lui ordonna de ne pas intervenir dans une querelle qu’il considérait, avec raison, toute personnelle.
Au reste l’issue ne devait pas se faire attendre longtemps. La jeunesse de Louis lui était d’un grand secours. Aussi était-il toujours ferme, tandis que Darcy, qui n’avait plus la même vigueur que Raoul de Lagusse, faiblissait constamment. La lassitude finit par le gagner tout à fait et à une dernière attaque de Louis, il ne put résister à ce dernier qui poussa rapidement son épée jusqu’au cœur du meurtrier.
— Amen ! fit Ernest soulagé. Évidemment, Dieu ne voulait pas que ce misérable mourut d’une autre main que la tienne, et le mal qu’il t’a fait souffrir, réclamait une vengeance solennelle.
Des six combattants qui avaient pris part à