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VENGEANCE FATALE

— Marche donc, frileux ! lui disait-il, tu te chaufferas demain au soleil ! Voyez cela, grelotter au mois de juillet. Ce soir, il s'agit de déployer ton courage.

— Je n’ai pas froid, fit le fermier.

— Non ! alors je me trompais, c’est de peur que tu trembles. Il faut tout de même que tu fasses ton devoir ainsi que nous.

Il se dirigea ensuite vers Marceau, qui dormait toujours.

— M. le dormeur, éveillez-vous, il est temps de faire le guet.

— Quelle heure est-il ?

— Neuf heures.

— Éveillez-moi dans une heure seulement ; ce sera encore assez tôt.

— Qui vous fait croire qu’ils ne seront pas de retour avant dix heures ?

— Rien de positif, mais d’après ce que vous m’avez laissé entendre, Hervart va régler certaines affaires l au moment de partir en enlevant Hortense, il voudra probablement mettre au fait de ses pas et démarches son notaire Durocher, qu’il compte en même temps parmi ses amis les plus intimes. La négociation sera nécessairement longue et c’est là ce qui me fait croire que nous ne les verrons pas d’ici à une heure. Mais comme vous ne paraissez pas tomber de sommeil, si vous remarquiez quelque chose de suspect, éveillez-moi alors.

Quelques instants après, Edmond s’était rendormi.

Darcy était très nerveux ; on eût dit que son énergie était émoussée par cette inactivité. Il sortit et marcha pendant une heure environ. Quand il rentra