VI
dernier refuge.
On pouvait croire qu’Hortense aurait eu un évanouissement, mais Mathilde accourut pour la recevoir dans ses bras.
— Mathilde, dit Hortense à celle qu’elle avait toujours considérée comme sa sœur, je te demande pardon de t’avoir appelée ma sœur, du moment que j’apprends que nous ne sommes pas parentes, mais sois persuadée que si je ne suis pas ta sœur effectivement, j’aurais été digne de l’être !
Puis s’adressant à Darcy : — Pardon, monsieur, ayant toujours ignoré…
— Va, folle que tu es, reprit celui-ci, tu n’as aucun pardon à me demander. J’ai laissé brûler ta mère dans une maison où j’avais moi-même allumé l’incendie, ma fortune que j’ai volée appartenait à ton père, et si, toi-même, tu as toujours demeuré ici, c’est parce que j’avais promis à ta mère agonisante de te sauver des flammes qui dévoraient tout l’édifice !
En prononçant ces dernières paroles, l’œil du misérable avait jeté un éclair de haine satisfaite.
Ce fut au tour d’Hortense de consoler Mathilde dont les révélations éhontées de son père avaient brisé le cœur.
Au même instant, la servante qui avait annoncé la visite de Louis à M. Darcy venait l’avertir de la présence de M. Puivert.