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VENGEANCE FATALE

Cependant il se remit assez vite et put enfin s’adresser à Hortense.

— Ma chère Hortense, dit-il d’une voix qui tremblait encore, je devais te faire une confidence grave, j’y pensais justement au moment où tu me reprochais mon mutisme, car l’heure était arrivée de t’en dire un mot. Malheureusement, cet homme est arrivé au même instant et les quelques paroles blessantes que j’ai eues avec lui m’ont forcé de la retarder de quelques minutes. Maintenant que je suis redevenu parfaitement calme, je crois le moment arrivé de te faire savoir qu’un jeune homme, qui aspire à ta main depuis quelque temps et qui espère pouvoir te procurer le bonheur dont tu es si digne, m’a chargé de lui servir d’intermédiaire auprès de toi.

Hortense ne se possédait pas de joie. Elle songeait à Louis. Quel autre en effet aurait pu tenir un semblable langage à son père ?

— Celui qui recherche cette faveur, continua Darcy, , que tu connais bien du reste, est aussi très favorablement connu dans le monde de la finance, je crois que tu accepteras cette offre, car…

Hortense ne lui permit pas d’achever :

— J’accepterai sans doute avec empressement, mon père, si cela vous est agréable.

— Cela me sera très agréable en effet. D’ailleurs, je n’attendais rien moins de ton bon cœur. Ce prétendant s’appelle Edmond Marceau.

— Vous vous trompez, mon père, je suppose. Vous avez dit Edmond Marceau.

— Je ne me trompe nullement, ma fille, c’est bien de lui que je veux parler en effet.