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VENGEANCE FATALE

déjouer de ses plans ; pour cela j’ai besoin de ton aide.

— Je ne vous aiderai point.

— C’est ce que nous verrons.

— Il m’a promis que je pouvais dormir tranquille, que je ne serais pas incommodé par les poursuites de la justice. Mon intérêt est donc de me retirer complètement de cette affaire.

— Cela est bien beau, en effet ! Mais moi qui serai probablement traqué par la police, poursuivi en Cour de Justice, penses-tu que je ne dénoncerai pas la part que tu as prise à ce crime ?

— Vous n’aurez pas de preuve, car j’ai la parole de M. Hervart.

— Mais lorsqu’il sera appelé à donner son témoignage lors du procès, il faudra bien qu’il explique l’histoire que tu as brodée.

— Cela ne m’inquiète guère, car je serai déjà parti, et loin du pays. Aujourd’hui ou demain je passerai la frontière. Je m’en vais maintenant, au revoir.

Et Puivert se leva pour sortir.

— Si tu fais un pas de plus, fit Darcy, en posant son révolver sur la tête du fermier, je te tue comme un chien !

Puivert reprit son siège en tremblant.

— Je ne puis croire que tu sois assez niais pour te fier à la parole de ton plus mortel ennemi.

— Oh ! Je ne l’ai pas prise pour de l’or, et après tout, je me mets encore une fois à votre disposition ; mais avouez aussi que dans cette circonstance, je ne pouvais agir autrement. J’ai bien compris que Hervart avait entendu toute notre conversation.