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L’attaque et la prise de Zinder


Le 29 juillet, la colonne quitte Nafouta pour Zinder.

Quelques jours après elle arrive à Tirméni, à 20 kilomètres de Zinder. Vers deux heures un fort contingent d’indigènes s’avance sur le village. Le sultan de Zinder arrive avec son armée : un millier de fantassins et autant de cavaliers.

Le lieutenant Meynier, blessé, assure la garde du camp et du convoi.

Les lieutenants Pallier et Joalland, Bouthel et le sergent-major Tourot se portent en avant et, aux premières salves, l’ennemi s’enfuit.

On le poursuit pendant six kilomètres.

Le lendemain, 30 juillet, la colonne de combat marche sur Zinder et trouve la ville évacuée. Le convoi arrive de Tirméni ; des reconnaissances envoyées dans toutes les directions ramènent 600 chameaux et 150 chevaux.

La poudrière du Sultan saute par accident.

La ville est pillée.


Toujours le même système !


Les reconnaissances, dans le but de s’emparer du Sultan, continuent les jours suivants.

Le pays est mis à feu et à sang. On s’empare des troupeaux de tous les indigènes, et surtout des femmes et des enfants, transformés en captifs et captives. C’est la méthode Voulet-Chanoine qui continue, hélas !

Enfin, les reconnaissances rentrent à Zinder, en déclarant que le pays est pacifié.

C’est cette méthode qui fera dire au commandant Lamy, arrivant en décembre, qu’il a pu « constater par lui-même, les conséquences déplorables de cette façon barbare d’opérer. J’ai la plus grande peine, dit-il, à faire comprendre aux indigènes, qu’ils n’ont plus à avoir peur, qu’ils doivent rentrer dans leurs villages, évacués depuis cinq mois, et se remettre au travail des champs. »

D’autres conséquences de cette méthode vont, se manifester.


Charles Dorian

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(Et Charles Dorian continue son récit, par l’histoire des révoltes qui se sont succédé jusqu’à l’arrivée de la mission Foureau-Lamy. C’est cette continuation du drame de Dankori, par la mission Voulet-Chanoine — sans Voulet et sans Chanoine — qui forme un chapitre terrible et inconnu de tous les Français. Faut-il le publier ? Voilà la question que je leur pose). — F. L.