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Ami qui comme moi, quand revient le printemps,
          Rêvés d’immuables maîtresses,
Et portes en ton cœur inquiet de vingt ans
          L’indicible soif des caresses,

Si tu ne veux toujours et vainement souffrir,
          Choisis vite une blanche épouse
Dont la fleur pour toi seul commence de s’ouvrir,
          De son vierge parfum jalouse.

Celle-là peut aimer, celle-là seulement
          Peut être constante et fidèle,
Et sans craindre l’oubli de son premier serment,
          Tu vivras heureux auprès d’elle.

Mais n’abandonne pas aux autres, un seul jour,
          Ton âme tendre de poète,
Ô rêveur qui pourrais prendre pour de l’amour
          Leur étreinte froide et muette.