Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

Aux lèvres de Cypris son ame suspendue,
Loin de ces jeux sanglans qui font couler nos pleurs,
De transports en transports fugitive, éperdue,
Se reposoit en paix sous des voûtes de fleurs.
De folâtres amours endossent son armure ;
D’autres, plus assidus autour de nos amans,
Balancent sur leur tête un berceau de verdure,
Leur ménagent l’abri de cent myrthes naissans,
Et de leur fraîche haleine embaument la nature.
Le ciel est plus serein, la lumière plus pure :
L’air comme un feu subtil coule dans tous les sens.
Et l’onde, qui s’élève avec un doux murmure,
Mêle son jet limpide aux festons du printemps.
Tout-à-coup la trompette sonne ;
On appelle Mars aux combats.
Le tambour bat, et l’airain tonne :
La victoire, une lance au bras,
Offre à l’immortel intrepide
Ses armes d’un acier brillant ;
Son bouclier étincelant,