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Dans tes bras amoureux quand je tombe éperdu,
Et qu’à tes épaules d’albâtre
Entrelaçant les miens, je reste suspendu ;
Quand nos haleines se confondent,
Que par des murmures confus
Nos cœurs s’appellent, se répondent,
Et qu’un soupir tient lieu de la voix qui n’est plus ;
Quand sur ton sein mes caresses plus vives
De la pourpre et du lis mêlangent les sillons,
Et que mille baisers croisent leurs aiguillons,
Renvoyés tour à tour par nos lèvres actives ;
Mon ame alors, ivre de son bonheur,
Et me quitte et s’écoule, à force d’être émue ;
Tu l’attires d’un souffle, ainsi qu’une vapeur
Autour de toi brûlante et répandue.
Elle renaît, expire tour à tour,
S’épanche, se résout comme un léger nuage,
Aux plus secrets appas s’ouvre un heureux passage,
T’enveloppe de mon amour ;
Elle humecte tes yeux aux paupières mourantes,