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N’osoit toucher la main d’une infidelle.
D’un souffle pur oser cueillir l’encens,
Ravir les fleurs d’une lèvre vermeille,
C’étoit à Flore emporter sa corbeille ?
C’étoit aussi rendre hommage au printemps,
Ainsi l’amant consacroit son ivresse ;
Et les baisers, toujours religieux,
Qu’il prodiguoit à sa belle maîtresse,
Formoient l’encens qu’il brûloit pour les dieux.
Ô ma Thaïs ! Que ce culte m’enchante !

J’assemble en toi, je vois l’Olympe entier ;
Et tous ces dieux, que m’offre mon amante,
Ne craindront plus qu’on les puisse oublier.