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Au gré de mes soupirs discrets,
Déjà plus d’un lis se découvre.
Voici l’instant de me servir,
Disois-je à l’amour, je t’implore :
Encore un souffle du Zéphyr,
Et la rose est prête d’éclore.

L’officieux époux de Flore
Brise la chaîne des rubans.
Un seul lui résistoit encore,
Le nœud glisse… dieux ! Quels momens !…
La barrière enfin est rompue ;
Rien ne s’oppose à mon desir ;
Un frais bouton naît à ma vue,
Et je n’ai plus qu’à le cueillir.

Je brûle, j’avance, je n’ose ;
Je retiens mon souffle amoureux ;
Mais au péril mon cœur s’expose ;
J’ai fait un pas, j’en risque deux ;