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La voûte épaisse des rameaux
Brisant les traits de la lumière,
Entretenoit sous ces berceaux
Une ombre fraîche et solitaire.
Thaïs dormoit, tous les oiseaux
Immobiles dans les feuillages,
Interrompant leurs doux ramages,
Sembloient respecter son repos.
Vers ces lieux un instinct m’attire ;
Il n’est point de réduits secrets
Pour l’amant que sa flamme inspire :
Il devine ce qu’il desire ;
Son cœur ne le trompe jamais,
Et suffit seul pour le conduire.
J’arrive au bosquet enchanté :
Quel tableau ! Celle que j’encense
Sommeilloit avec volupté,
Sous un voile au hazard jeté,