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Que l’enfant aîlé, ton modèle,
Dans mon cœur a tous enfermés ?
Tes dents, ces perles que j’adore,
D’où s’échappe à mon œil trompé
Ce sourire développé,
Transfuge des lèvres de Flore ;
Devroient-elles blesser dis-moi,
Un organe tendre et fidelle,
Qui t’assure ici de ma foi,
Et nomma Thaïs la plus belle ?
C’est lui, ne le sais-tu donc pas.
Qui de toi s’occupe sans cesse,
Élève aux astres tes appas,
Et dit les vers que je t’adresse.
C’est lui qui chante ma Thaïs
Au retour de la jeune Aurore,
C’est lui seul qui la chante encore
Dans la solitude des nuits.
Le baiser que tes yeux promettent
Toujours préside à sa chanson.