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fait méritoire qui donne la preuve de la liberté dans laquelle se meut la volonté.

Aussi, l’obéissance qui découle du respect que l’on doit au supérieur, peut-elle, quand elle n’est consentie qu’en considération de ce respect, et au prix de grands sacrifices, devenir une vertu supérieure à toutes les autres vertus morales, à l’exception des vertus théologales.

C’est simplement cette vertu sublime que les militaires pratiquent.

Mais il faut faire attention que cette pratique cependant n’échappe pas à la loi commune ; elle doit être guidée, informée, bien orientée.

Il faut, en effet, prendre garde de tomber dans l’un des deux vices, au milieu desquels se meut l’obéissance. Si l’on peut ne pas obéir suffisamment, être répréhensible du défaut d’obéissance, on peut aussi tomber, même avec de bonnes intentions, dans l’excès d’obéissance qui est grave, parce que, le plus souvent, cet excès ne porte pas seulement à obéir trop, sur trop de choses, mais parce qu’il porte à obéir sur des choses défendues, sur des choses qu’on n’a pas le droit de faire et qu’on n’a pas le droit, non plus, d’ordonner de faire.

De telle sorte, qu’il y a lieu de considérer l’obéissance indiscrète, qui est précisément celle qui porte à obéir à tous les ordres que l’on reçoit,