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sance n’avait rien de dégradant ; sur toutes choses la discipline militaire dont ils doivent donner l’exemple, implacable, exigeait une obéissance absolue, complète, de tous les instants ; non pas à tous les ordres que leurs supérieurs pouvaient donner, non ; mais à tous ceux qui émanaient de quelque autorité que ce fût, au nom de quelque prescription légale ou quasi légale que ce fût.

C’est la théorie qui a cours actuellement dans les milieux gouvernementaux.

C’est en son nom que tout citoyen qui fait mine de concevoir quelque doute sur l’équité, la justice, ou la valeur de l’une des dispositions que le pouvoir prétend imposer, ou montre quelque hésitation à s’y conformer, se voit aussitôt traité de Romain ; en attendant de se voir conduit à la frontière, par décision administrative, en sa qualité d’étranger. Mesure qui serait fort logique, du reste, de la part de gens qui ont chassé, hors de la Patrie, ceux de leurs concitoyens qui avaient cru pouvoir se réunir, afin de sanctifier leur vie, et qui avaient pensé ne pas perdre leurs droits de citoyen, en renonçant à ce que l’on appelle, dans un vilain jargon, la satisfaction des besoins de la nature.

Ainsi, tantôt on proclame que le devoir est de se révolter contre toute autorité ; tantôt on prétend que le devoir consiste, au contraire, en une